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2013-12-27
Travaux de restauration sur la ligne Nassogne-Tenneville
Un des sites phares, à la genèse du projet LIFE ELIA, est le site de Nassogne-Tenneville.
La ligne électrique reliant Forrières à Herbaimont a une grande partie de son tracé en zone forestière. Elle traverse de part en part le massif boisé sur pas moins de 10 km et passe par des lieux-dits emblématiques tels que la Fagne des Hérins, Sainte-Gertrude, la Fagne Massa et la Converserie. Le paysage forestier offert par le plateau de Saint-Hubert est presque exclusivement constitué de hêtres et d'épicéas avec un sous-bois pauvre en espèces voire inexistant.
Aussi, lors de la campagne de sécurisation de la ligne en 2003, l'idée d'aménager en lisières étagées les zones déboisées le long du réseau haute tension a émergé.
Cette idée d'aménager un milieu de transition entre la forêt et la zone ouverte qu'est le couloir de sécurité, réunit à la fois les attentes des propriétaires communaux, soucieux de conserver la qualité paysagère de la région, du Département Nature et Forêt sensible à la multifonctionnalité de la forêt et à sa biodiversité ainsi que des chasseurs désireux d'améliorer la capacité d'accueil de leur territoire de chasse.
En se fondant sur cette réflexion, la Société Elia (gestionnaire du réseau HT) a donc proposé plusieurs aménagements des couloirs de sécurité et mis en place avec les asbl Solon et Carah un projet d'envergure qu'est le projet LIFE ELIA. Des lisières étagées, des mares, des prairies fleuries, des tourbières,..., le tronçon de ligne entre Nassogne et Tenneville va être transfiguré. De façon exemplative, la cartographie ci-dessous représente les aménagements en voie d'être finalisés.
Carte interactive des réalisations (+ photos) sous ce lien
Trois phases non négligeables ont suivi la cartographie de terrain pour arriver à la réalisation des travaux :
- D'abord, la concertation avec les acteurs locaux (ELIA, DNF, Chasseurs,...).
Ensuite, l'obtention des accords de réalisation de travaux (convention d'aménagement, approbations communales, permis d'urbanisme pour le creusement de mares). Enfin, la rédaction et la soumission des cahiers de charges aux entreprises.
Les travaux:
Mi-septembre 2013, les choses bougent du côté des bois de Tenneville avec l'installation des futures lisières structurées. L'entreprise Pirothon est chargée de préparer le sol aux plantations. Le travail consiste à fraiser des bandes étroites de sol pour favoriser l'installation des plants.
Mi-octobe, les plantations commencent. Les plantations ont été confiées à l'entreprise « Bois-Jardin ».
Au total, sur l'hiver, quelques 30000 plants d'essences buissonnantes tels que noisetiers, aubépines, saule oreillette, prunelier, sorbier, bourdaine, sureau rouge et noir, viorne obier pommiers et poirier sauvage.
Une journée bénévole a été organisée avec les membres de l'asbl Solon pour compléter certaines plantations avec des boutures de saule oreillette et pour enrichir des lisières avec des pommiers et poiriers de nos pépinières.
Pour ces dernières essences (en italique), il n'est pas possible d'envisager la plantation sans protection globale contre le gibier.
En effet, ces plants plus attrayants pour le gibier seront plantés uniquement sous clôtures. Celles-ci seront réalisées par l'entreprise Neuville.
Autre clôture, autre objectif, une clôture existante de pâturage a été étendue au couloir de sécurité de la ligne agrandissant ainsi de presque 3 hectares l'enclos de pâturage déjà existant. L'entretien du couloir de sécurité sera par la suite confié à de charmantes vaches écossaises.
En parallèle sur le même tracé de ligne, l'entrepreneur Philippe Mignon réalise les travaux plus lourds d'étrépage et de creusement de mares. Au total, une trentaine de mares de 25 à 150 m² seront réparties tout le long du tracé de la ligne. Elles serviront immanquablement de tremplin à un tas d'espèces de libellules, batraciens et autres oiseaux d'eau. Mettant en valeur le caractère vecteur de biodiversité du projet LIFE ELIA.
Par ailleurs, des travaux d'étrépage sont réalisés sur des zones banalisées par la surabondance de molinie ou autres graminées. L'objectif est de retirer une mince couche de terre pour soit permettre de laisser s'exprimer la banque de graine présente sous la molinie, soit venir ressemer un mélange de prairie fleuries.
et
Les travaux se poursuivront jusqu'au printemps. Au total, ce seront 30 ha de couloir de sécurité qui seront réaménagés. Gageons que la croissance des lisières, la végétalisation naturelle des mares et la germination des semences feront de ce couloir de sécurité le vecteur de biodiversité tant attendu.